13 février 2025

JOURNALISTE

La vérité n'est pas toujours celle que les médias diffusent... du moins, c'est ce que constate Mineo Mutsu, journaliste au sein du Maiasa Shinbun. Intègre et loyal envers ses lecteurs, Mutsu entend bien se battre pour que l'information transmise aux lecteurs soit la plus authentique possible.

C'est le pitch de JOURNALISTE, un manga en deux tomes, signé Masao Yajima et Fumio Obata. Sorti initialement en 2007 au Japon sous le nom de NEWSMAN, il débarque deux ans plus tard en France via les éditions Delcourt ; à noter qu'il n'est plus commercialisé aujourd'hui.

Et d'une certaine manière, ce n'est pas une surprise, étant donné que le manga a connu un succès très relatif ; ce que je peux comprendre, puisque j'ai eu du mal à l'apprécier.

Selon moi, il y a un gros problème dans JOURNALISTE, c'est que très vite, on sait à quoi s'attendre en tournant les pages et cela impacte l'intérêt que l'on peut avoir pour l'oeuvre.

Il faut dire qu'aborder le thème de la désinformation dans le journalisme, c'est mettre en avant un sujet qui ne nécessite pas d'être présenté en profondeur pour être compris par les lecteurs. C'est pourquoi je pense que les auteurs devaient nous surprendre, prendre des risques, nous proposer un récit qui avait pour mission de nous convaincre que lire JOURNALISTE n'était pas une perte de temps, quand bien même le manga ne s'étend que sur deux tomes. Finalement, il n'en a rien été. Masao Yajima offre certes, quelques bons chapitres, qui restent plaisant à lire, mais qui se ressemblent plus ou moins, puisqu'ils traitent du même sujet. Par conséquent, le contenu des histoires proposées est ainsi toujours similaire, et donc souvent prévisible. Cela engendre une redondance dont on se serait bien passé.

Je pense que si le fil rouge de l'histoire avait été plus important qu'il ne l'a été, JOURNALISTE aurait pu exploiter une - grande - partie du potentiel que peut offrir une histoire traitant du thème de la corruption dans les médias. Malheureusement, l'évolution de la situation personnelle de Mutsu a surtout ressemblé à une histoire annexe qui ne bénéficiait généralement que de deux ou trois pages par chapitre. C'est vraiment dommage, car en sachant que les choix du protagoniste principal ont des conséquences sur les rapports qu'il entretient avec sa femme - et que cela a des répercussions aussi sur sa fille - le manga aurait pu avoir un côté encore plus dramatique. Sur la même idée, on peut pointer la simplicité du personnage principal, qui n'est pas influencé par les problèmes de sa vie personnelle, ne remet jamais en question ses choix et ce, malgré les conséquences qu'ils peuvent avoir. D'une certaine manière, on peut dire qu'il frôle la caricature.

Enfin, pour évoquer brièvement les dessins, j'avoue avoir eu beaucoup de mal avec le style de Fumio Obata. Il faut être très attentif pendant la lecture pour reconnaître certains personnages secondaires d'un chapitre à l'autre. Il y a aussi un manque de fluidité sur quelques planches et un coup de crayon qui n'arrive pas à me séduire [cheveux, mâchoire].

CONCLUSION : Certes, JOURNALISTE commence de manière plaisante et propose un récit qui se veut positif, mais la balance ne penche pas nécessairement vers le bon côté, à cause d'un manque d'idées, de prises de risques et d'une fin abrupte. En un sens, il n'est pas très regrettable que le manga se termine aussi vite. On a beau avancer dans la lecture, celle-ci ne gagne ni en intérêt, ni en qualité. Les chapitres se ressemblent à tel point qu'on a la possibilité de lire certains d'entre eux dans le désordre, sans être perdu dans l'histoire. Et comme si cela ne suffisait pas, le personnage principal peine à se montrer intéressant et réaliste, dans une œuvre qui se revendique comme telle.

MA NOTE :
2,50

MON RAPPORT AVEC CE MANGA : Quand j'étais au collège, j'ai eu l'occasion de l'emprunter à la bibliothèque et je me souviens avoir lu le premier tome. Je me souviens avoir aimé et je crois qu'à l'époque, le second volume n'était pas encore sorti, ce qui peut expliquer pourquoi je ne l'ai jamais fini avant de m'être décidé à le lire entièrement cette année.